Le Bien-être émotionnel et la dynamique des relations

Émotions et besoins

Comment nos émotions parlent de nos besoins

Nos émotions, loin d’être de simples perturbations intérieures, constituent un langage précieux. Elles nous parlent de la nécessité de satisfaire les besoins qui animent notre organisme. C’est ainsi que la compréhension de ce dialogue intérieur offre un outil crucial pour le bien-être émotionnel et la dynamique des relations. 

Apprendre à décrypter nos émotions ainsi que leur lien étroit avec nos besoins et à s’exprimer de manière authentique est une clé pou une vie plus sereine et de relations plus profondes et épanouissantes.

En apprenant à identifier les besoins qui se cachent derrière nos émotions, nous pouvons mieux les comprendre et les satisfaire.

C’est l’un des objectifs de la Thérapie-Gestalt, qui grâce à ses outils, offre une meilleure compréhension de soi et aide à l’acquisition d’une posture plus alignée vis-à -vis des relations et des défis de la vie.

Les émotions : ce dialogue intérieur

Afin de bien comprendre, je vous propose de distinguer les réactions instinctives :

Peur, Colère, Tristesse, Dégoût, Joie.

Ces 5 types de réaction reconnues comme universel sont communs aux mammifères dont nous faisons partie et potentiellement à d’autres membres du règne animal. Il est à noté que certains types de réactions sont même décelables chez les végétaux, mais ce n’est pas là notre propos.

Ainsi notre instinct nous offre une grille de lecture simple mais efficace pour faire face à différentes situations en lien avec notre besoin premier : Rester en vie !

Par exemple :

  • Peur et Colère sont des réactions face au danger et nous poussent à la fuite ou au combat.
  • Tristesse et Joie nous permettent de ressentir et d’exprimer par les larmes, ou les rires notre interdépendance sociale.
  • Dégoût nous informe sur ce qui est comestible, ce qui peut nous nourrir ou nous empoisonner.

C’est affects « primordiaux » sont en quelque sorte objectifs dans le sens ou il ne sont pas conditionner par notre « égo », notre identité subjective.

Chaque émotion naît d’un besoin insatisfait ou satisfait. La joie peut par exemple traduire la satisfaction d’un besoin d’accomplissement, tandis que la tristesse exprimerait plutôt un manque de soutien, de connexion, de compréhension ou de reconnaissance, etc. La colère, quant à elle, pourrait signifier un besoin de justice, de respect, de sécurité, etc. En reconnaissant le message caché derrière chaque émotion, nous ouvrons la porte à une meilleure compréhension de nous-mêmes.

Dans une premier temps distinguons réactions instinctives et émotions

  • JOIE : La joie est présente lorsque vous vivez une expérience relationnelle complète avec les autres tout autant qu’avec vous-même. Elle exprime la complétude des instants présent ou rien ne manque.

  • TRISTESSE : Traduira quant à elle l’absence, la perte du lien d’attachement. Elle nous raconte la solitude et la pénurie d’affection primaire et vitale.

  • COLÈRE : Elle émerge de notre instinct de survie, nous préparant à nous défendre face au danger.

  • PEUR : A l’instar de la colère elle vise à nous préserver de la destruction et nous indique qu’il est temps de prendre la fuite.

  • DÉGOÛT : Il est le garant de notre sécurité « alimentaire », et tend également à exprimer ce qui peut être digérable en terme d’expérience.

Techniques pour identifier et réguler ses émotions

Maintenant que nous avons poser les bases de ce que sont les différents niveaux de nos émotions, entre réflexes vitaux et affections égotiques conditionnées. Nous pouvons mieux comprendre qu’il est beaucoup plus facile de réguler celles liées aux besoins moins impératifs.

L’observation des sensations physiques : Lorsque vous ressentez une émotion, prenez le temps de porter votre attention sur les sensations physiques que vous éprouvez.

Par exemple:

  • votre cœur bat-il la chamade ?
  • Vos muscles sont-ils tendus ?
  • Avez-vous des difficultés à respirer ?

En prenant conscience de ces sensations, vous pouvez commencer à identifier l’émotion qui vous traverse.

– En thérapie, exprimer ce que vous avez ressenti dans vos expériences émotionnelles, vous permet également de clarifier et de poser le vocabulaire nécessaire.

La motivation de l’émotion :

Une fois que vous avez identifié les sensations physiques associées à votre émotion, nommez-la.

Dites-vous par exemple :

  • « Je suis frustré(e) »
  • « Je suis intimidé(e) »
  • « Je suis inquiet(e) ».

Le simple fait de nommer une émotion permet de la désamorcer en partie, car il s’agit d’une prise de recule qui permet de ne plus s’identifier à l’émotion et de la reconnaître pour ce qu’elle est : un simple message.

– C’est là que le travail sur vous réalisé avec votre thérapeute sera d’un grand apport.

La recherche du besoin sous-jacent : Maintenant que vous avez identifié votre émotion et que vous l’avez nommée, demandez-vous quel besoin est à l’origine de celle-ci.

Quelques exemples :

  • Réussissez suffisamment à percevoir et assimiler l’affection ?
  • Vos relations avec vous-même et les autres sont elles des sources de valorisation et de reconnaissance ?
  • Êtes-vous en sécurité affective et arrivez-vous à faire confiance aux autres et à vous-même ?

Répondre à ces questions, vous permet de poser un regard sur la satisfaction de vos besoins. Ainsi, vous pouvez commencer à réguler vos émotions en les dissociant de qui vous êtes. Vous cessez de confondre le message (l’émotion) avec la réalité (le besoin). Par exemple pour un besoin de sécurité (émotion d’inquiétude) vous pouvez apprendre à trouver en vous les ressources nécessaires, vous pouvez vous reconnecter à vous-même pour vous sentir aimé et prendre conscience de votre propre valeur.

– Le dialogue intérieur tout comme la verbalisation et les apprentissages dans la compréhension de vos émotions, même à l’interprétation et au décryptage des besoins qui les sous-tendent.

Techniques de relaxation : Lorsque vous ressentez une émotion intense, il est important de vous calmer avant de pouvoir agir de manière réfléchie. Diverses techniques de relaxation peuvent vous y aider, telles que la respiration profonde, la méditation ou la relaxation musculaire progressive.

 

– Il est important de noter que ces outils nécessitent un entraînement pour pouvoir être mobilisés en temps utile.

 

L’expression authentique de ses émotions : Une fois que vous avez régulé votre émotion, il est nécessaire de l’exprimer de manière authentique à la personne concernée. Cela peut se faire par le biais d’une communication consciente et assertive, qui consiste à exprimer ses besoins et ses sentiments sans accuser ou blesser l’autre.

 

Acquérir la pleine capacité de responsabilité de ses émotions et de ses besoins et une compétence qui passe par la revisitation de l’expérience. Cela se fait en thérapie par le récit de soi et le reflet exploratoire qu’offre le thérapeute.

 

Responsabilité individuelle : la dynamique des relations

En réalité, si nos émotions naissent de besoins profonds, nous n’en sommes pas moins responsables de la manière dont nous les vivons et les exprimons. Se laisser submerger par la rancœur ou la mélancolie ne fait qu’aggraver la situation. En revanche, choisir d’exprimer ses émotions de manière créative permet d’amorcer un changement positif. Une compréhension mutuelle est alors possible, qui est impossible dans le récit de soi et de ce que « Je » ressens. Lorsque la colère éclate sans régulation, ce qu’il se passe n’est rien de plus que le déclenchement de la colère chez l’autre. Un peu comme si l’intention était de faire ressentir à l’autre ce que l’on ressent soi-même. Tu me fais mal, je te fais mal. Or, cette attitude ne devrait pas perdurer au-delà de la classe de 6éme.  

Pourquoi prendre la pleine responsabilité de son Bien-émotionnel est si essentiel dans la dynamique des relation ?

  • Tout d’abord, cela nous permet de prendre le contrôle de notre vie et de nos choix. Lorsque nous sommes conscients de nos émotions et que nous sommes capables de les réguler, nous ne sommes plus à la merci de nos réactions impulsives. Il est alors possible de trouver en soi comme dans notre entourage les ressources nécessaire à la satisfaction de nos besoins plutôt que de focaliser sur le message émotionnel.
Par exemple : Lorsque Pierre recevait une facture cela déclenchait chez lui une très grande inquiétude et de l’exaspération. Il pouvait passer un certain temps à ruminer en silence car il craignait d’alarmer sa femme. Pierre avait grandit dans une famille où l’argent manquait et cette pénurie créait de fortes tensions entre ses parents. Sa relation avec sa femme  subissait les conséquences de son mutisme. Jusqu’à ce qu’il prenne conscience, qu’il avait très peur du manque alors que leur situation financière, sans être opulente, leur permettait de faire face. En apprenant à exprimer ce qu’il vivait dans de telles situations, il se rendit compte que Marie, sa femme, pouvait le comprendre et le soutenir. On peut voir ici que la prise en compte de leur Bien-être émotionnel à changer la dynamique de leur relation.
  • Par conséquent, il devient possible d’améliorer nos relations et de les rendre plus fluides. En effet, lorsque nous sommes capables de comprendre et de réguler nos émotions, nous sommes plus à même de communiquer de manière efficace et de résoudre les conflits de manière constructive. De plus, Il n’est pas possible de faire des choix éclairés sous le coup de l’émotion et à fortiori sous l’emprise de nos réflexes vitaux.
Par exemple : Quand les poils de barbes de Mickaël venaient « décorer » le lavabo de la salle de bain, Cathy pestait seule en passant derrière lui. Cela finissait par la rendre très triste mais lorsqu’elle lui en parlait, très souvent sur un ton agressif, il lui semblait que Mickaël n’entendait rien et qu’il s’en fichait totalement. En comprenant qu’elle utilisait la colère pour exprimer son besoin de reconnaissance, elle réussit à changer sa façon de s’adresser à son compagnon. Ce dernier finit par entendre ce qu’elle vivait et changeât son comportement. Cerise sur le gâteau Mickaël se sentit également libre de lui raconter qu’il se sentait très frustré car Cathy attendait systématiquement qu’il devine ce qu’elle ressentait. Il avait besoin de clarté. Cette situation menait inexorablement leur couple vers l’incompréhension. Ensemble, ils purent enfin communiquer et exprimer leurs ressentis plutôt que des reproches par l’agressivité ou la fuite. Chacun d’eux prend aujourd’hui la responsabilité de ses besoins et ils ont cessé de se laisser dominer par des émotions égotiques.
  • Dès lors, que nous prenons pleinement conscience que nous ne sommes pas nos émotions et qu’elles ne nous définissent, pas nous pouvons améliorer et prendre soin de notre santé mentale et affective. En effet, les émotions négatives non régulées et inexprimées s’accumulent et à terme peuvent entraîner de la dépression, de l’anxiété et d’autres problèmes de santé mentale, voire physique. Elles auront également des effets notables sur nos « choix » de partenaire. Si je suis mes émotions alors je vais choisir des situations et des relations qui me font revivre les émotions auxquelles je m’identifie
Par exemple : Je repense à une jeune femme, Julie que j’ai accompagnée en thérapie et qui enfant avait subit le joug d’un père tyrannique. Elle cherchait inconsciemment à revivre cette tyrannie dans ses relations amoureuses, rejetant par la même les hommes doux et sécurisant. Au fur et à mesure des séances elle commença à comprendre que la frustration de son père la poussait à tout faire pour être une petite fille parfaite. Devenu femme elle avait développer une attirance envers des hommes d’un profil similaire à celui de son père, faisant tout son possible pour les satisfaire en s’oubliant totalement, et en agissant en cachette par culpabilité. Elle compris que sa culpabilité venait de son impuissance à satisfaire les besoins de son père et qu’elle ne se sentait, de se fait, jamais à la hauteur. Elle pu enfin se distinguer de sa culpabilité en comprenant qu’elle ne lui appartenait pas et qu’elle n’avait pas à satisfaire les besoins des autres. 
  • Il est essentiel de reconnaître que ce n’est pas l’autre qui nous fait ressentir de l’émotion, mais que c’est la satisfaction ou l’insatisfaction de nos besoins.
Par exemple : si quelqu’un nous insulte, ce n’est pas son insulte qui nous met en colère, mais plutôt le fait que nos besoin de respect, de reconnaissance, ou d’intégrité ne sont pas satisfaits.
  • Finalement, nous sommes responsables de la satisfaction de nos besoins tout autant que de la régulation de nos émotions. Cela signifie que nous ne pouvons pas attendre des autres qu’ils nous rendent heureux ou qu’ils comblent nos besoins. C’est à nous de trouver des moyens sains et ajustés de nous apaiser pour répondre à nos propres besoins.
Par exemple :

Voici quelques conseils pour prendre la responsabilité de son Bien-être émotionnel

  • Apprenez à identifier vos émotions.

  • Comprenez les besoins qui se cachent derrière vos émotions.

  • Développez des stratégies pour réguler vos émotions de manière créative.

  • Communiquez vos émotions de manière claire et assertive.

  • Apprenez à dire non et à fixer des limites.

  • Prenez soin de vous-même.

En prenant la responsabilité de nos émotions, nous pouvons améliorer notre vie de manière significative. N’oubliez pas que vous êtes le seul maître de vos émotions. Vous avez le pouvoir de choisir comment vous ressentez et comment vous exprimez vos émotions.

Choose wisely!*

*Choisissez judicieusement!

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Guérir les blessures de l’âme : La Résilience

La résilience en Gestalt-thérapie

La Résilience : La Force de Surmonter l’Adversité.

La résilience est un concept qui a captivé l’attention des chercheurs, des psychologues et des sociologues depuis des décennies. Elle représente la capacité à surmonter des événements traumatisants ou difficiles, à rebondir après des revers et à continuer à se développer malgré les défis. La résilience n’est pas innée, mais elle peut être développée et renforcée tout au long de la vie. Dans cet article, nous explorerons ce qu’est la résilience, pourquoi elle est importante et comment la cultiver.

Qu’est-ce que la Résilience ?

La résilience n’est pas seulement la capacité de survivre à des situations stressantes, mais aussi celle de s’adapter et de se développer à partir de ces expériences. Elle se manifeste lorsque des individus sont confrontés à des traumatismes, des pertes, des revers ou des difficultés et qu’ils trouvent des moyens de faire face de manière positive.

Pourquoi la Résilience est-elle Importante ?

1. Protection mentale et émotionnelle : Les individus résilients ont tendance à être plus aptes à faire face à l’anxiété, à la dépression et au stress.

2. Relations plus fortes : La résilience peut renforcer les relations, car les personnes résilientes ont souvent une meilleure capacité à communiquer, à résoudre des conflits et à soutenir les autres.

3. Réussite académique et professionnelle : La résilience est un atout précieux dans le monde académique et professionnel. Elle peut aider à surmonter les obstacles, à persévérer dans l’apprentissage ou à réussir dans sa carrière.

Comment Cultiver la Résilience :

1. Cultiver des relations saines : Avoir un réseau de soutien fort est essentiel pour la résilience. Partagez vos expériences avec des amis, de la famille ou un thérapeute.

2. Une attitude positive : Développez une attitude positive envers vous-même et la vie en général. Apprenez à mieux vous connaître, à être plus conscient de vous-même, afin d’ajuster votre vison de vous de manière créative.

3. L’adaptabilité : Apprenez à vous adapter au changement. La flexibilité mentale vous aidera à faire face aux imprévus.

4. La gestion du stress : Pratiquez des techniques de gestion du stress telles que la méditation, la pleine conscience, la respiration profonde ou l’exercice physique régulier.

5. Fixez-vous des objectifs : Avoir des objectifs clairs et réalisables peut vous donner un sens de la direction et de l’accomplissement, même en période de difficulté.

6. La recherche de solution : Développez des compétences pour résoudre les problèmes de manière créative. Identifiez les défis et travaillez sur des solutions.

Conclusion :

La résilience n’est pas un don inné, mais plutôt une compétence qui peut être développée. Elle implique la capacité à faire face à l’adversité, à s’adapter au changement et à se développer malgré les difficultés. Cultiver la résilience peut conduire à une vie plus épanouissante et à des relations plus fortes. Alors que nous faisons face à diverses difficultés dans la vie, la résilience devient une ressource précieuse pour surmonter ces défis et continuer à avancer. En fin de compte, elle nous rappelle que même au milieu de l’obscurité, il existe toujours la possibilité de la lumière et de la croissance.

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